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L’Université sélectionnée pour imaginer Luxembourg en 2050

  • Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE)
    Université / Administration centrale et Rectorat
    26 octobre 2020
  • Catégorie
    Recherche, Université
  • Thème
    Géographie & aménagement du territoire

Un consortium de chercheurs et concepteurs mené par le département « Géographie et aménagement du territoire » de l’Université du Luxembourg fait partie des dix équipes retenues par le Ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire pour imaginer le futur du pays. L’objectif de la mission est clair : apporter des idées novatrices pour faire du Grand-Duché un pays durable et résilient.

L’urgence environnementale est planétaire. Aux quatre coins du globe, les gouvernements cherchent comment aborder le défi du réchauffement climatique. Le Grand-Duché du Luxembourg veut faire partie des pionniers en se dotant d’une stratégie territoriale fondée sur un large consensus citoyen. Mais par où commencer pour trouver la clé qui permet d’inverser les activités qui contribuent au changement climatique tout en limitant l’impact sur la qualité de vie des citoyens et sur la biodiversité ? Un tel changement requiert des idées audacieuses. C’est pourquoi, le Ministère de L’Énergie et de l’Aménagement du territoire lance une consultation urbano-architecturale et paysagère : « Luxembourg in Transition – Visions territoriales pour le futur décarboné et résilient de la région fonctionnelle luxembourgeoise ». 

Une équipe formée par le département «Géographie et aménagement du territoire» de la Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE) fait partie des dix retenues par le ministère. Florian Hertweck, professeur en architecture et investigateur du projet au sein de l’Université du Luxembourg se réjouit de pouvoir participer à la première phase : « Nous sommes très heureux de pouvoir participer à un tel projet d’envergure nationale qui correspond à l’un des trois piliers de l’Université : le développement durable », explique-t-il. « Nous avons réussi à créer une équipe pluridisciplinaire qui rassemble chercheurs et concepteurs avec pour mission d’apporter des prospectives pour une transition socio-écologique du Luxembourg », ajoute-t-il.

Le consortium proposé par la FHSE est composé de chercheurs en sciences humaines et sociales, mais aussi en ingénierie de la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Médecine (FSTM). Sans oublier de nombreux partenaires externes à l’institution. « Nous travaillons étroitement avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), le Centre for Ecological Learning (CELL), l’Institut pour l’Agriculture biologique et la culture agraire (IBLA) et enfin l’Office for Landscape Morphology (OLM) », précise Hertweck.

La société post-croissance

Face aux autres candidats internationaux, l’atout majeur du groupe proposé par l’Université réside dans sa connaissance du terrain. « Nous avons de grandes compétences dans l’élaboration de ce type de projet à l’étranger. Certains d’entre nous ont déjà participé à une expérience similaire à Genève. S’ajoute à cela que nous connaissons très bien Luxembourg et la Grande Région. C’est un avantage considérable », souligne le professeur. Il poursuit : « la vision de l’Architecture que nous défendons au sein de la Faculté est exactement celle décrite par l’appel d’offre. Celle d’un domaine interdisciplinaire qui implique sciences humaines et sciences de l’environnement ».

Pour construire son projet, l’équipe menée par l’Université s’appuie sur l’idée d’une société post-croissance. « C’est une notion qui effraie souvent à tort. Elle soutient simplement que le progrès technologique n’est pas la seule solution à la transition vers un monde plus durable. Nous pensons que les changements doivent aussi être structurels et plus profonds ».

Autour de cette idée centrale, le groupe propose de développer quatre thématiques : la transition agro-écologique, la suffisance énergétique, les économies alternatives et enfin la gouvernance par co-gestion. « Une telle transition doit se faire avec les citoyens. Il est essentiel qu’ils participent aux décisions et au changement pour faire de celui-ci une réussite », insiste Florian Hertweck.

Un projet aussi destinés aux étudiants

Début 2021, sept des dix équipes seront retenues pour poursuivre leur travail autour de « Luxembourg in transition ». Pour ce faire, elles devront présenter leurs méthodes de travail et d’évaluations. « Nous devons proposer des indicateurs qui permettent de mesurer l’impacts des projets proposés. Par exemple, comment évaluons-nous l’économie des émissions de CO2 en cas de télétravail ? »

Bien entendu, les chercheurs espèrent contribuer le plus longtemps possible à la consultation et ont bien l’intention d’impliquer les étudiants. « Les étudiants du Master en Architecture vont pouvoir développer des idées au sein d’un studio de projet dans le cadre de cette mission. C’est une belle opportunité pour eux de travailler sur des prospectives dans un contexte réel », explique leur professeur. Il conclut « Quoi qu’il arrive, Luxembourg in transition va lancer un véritable débat sur la croissance au Luxembourg et nous sommes heureux d’en faire partie ».

© M3E / MNHA