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pdp 2.0 : Prévenir la démence de manière personnalisée

  • Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB)
    Université / Administration centrale et Rectorat
    26 novembre 2020
  • Catégorie
    Université
  • Thème
    Sciences de la vie & médecine

Au Luxembourg, un plus grand nombre de personnes pourront réduire le risque de développer une démence

Le Programme Démence Prévention (pdp) entre dans une nouvelle phase de financement. L’objectif étant toujours celui de prévenir la démence de façon personnalisée pour les personnes souffrant de troubles cognitifs légers, également appelés Mild Cognitive Impairment (MCI), au Luxembourg. Le MCI est une légère diminution de la performance du cerveau qui, en évoluant, peut conduire à la démence. Le pdp cible tout particulièrement les facteurs de risque qui peuvent amener à une démence dans les personnes atteintes de troubles cognitifs légers, réduisant ainsi considérablement la probabilité de développer une démence. « Dans cette nouvelle phase du pdp, nous voulons intensifier nos efforts pour atteindre un plus grand nombre de personnes ayant des troubles cognitifs légers au Luxembourg, en proposant des mesures de prévention plus ciblées », déclare la Ministre de la Santé Paulette Lenert. À cette fin, l’équipe du pdp sera renforcée, ainsi que les services offerts aux personnes souffrant de MCI. En outre, la recherche accompagnant le programme sera intensifiée afin d’identifier des facteurs de risque supplémentaires, ce qui pourrait conduire à des mesures de prévention encore plus personnalisées.

Statistiquement, l’espérance de vie augmente en Europe et au Luxembourg. Cela signifie également que le risque de développer une démence augmente avec l’âge. L’objectif du Programme Démence Prévention (pdp) est de réduire ce risque chez le plus grand nombre de personnes. Le pdp se base sur des résultats scientifiques récentspdp dans lesquels des chercheurs ont pu identifier une douzaine de facteurs de risque. Ceux-ci peuvent être influencés de manière ciblée afin de prévenir la démence, ou du moins la retarder. Pour le Ministère de la Santé du Luxembourg, en coopération avec Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) de l’Université du Luxembourg, ces résultats ont été déterminants dans l’augmentation significative des mesures de prévention de la démence par le biais du 1 en 2018.

Les troubles cognitifs légers sont réversibles

Les facteurs de risque qui favorisent la démence sont l’obésité, l’hypertension artérielle, la dépression, la perte d’audition ou un diabète mal contrôlé. En outre, le tabagisme, l’isolement social ou le manque d’exercice physique peuvent augmenter le risque de développement de la démence. Dans un premier temps, ces facteurs peuvent conduire au développement de troubles cognitifs légers (MCI), diminuant ainsi partiellement les performances du cerveau. Cependant, ce processus peut être inversé et c’est là qu’intervient le pdp. Les personnes suspectées d’être atteintes de MCI et présentant des facteurs de risque peuvent être orientées vers le programme par leur médecin traitant. Ensuite, l’équipe du pdp examine leur mode de vie et établit un profil cognitif à travers des tests de mémoire, d’attention et de langage. Cette procédure permet de déterminer un profil de risque individuel pour chaque patient.

Sur la base du profil de risque, le pdp propose ensuite des mesures préventives personnalisées et gratuites. Par exemple, pour les personnes qui devraient augmenter leur activité physique, le programme peut suggérer un cours de sport, tandis que pour celles qui doivent réduire leur poids, des conseils nutritionnels sont proposés. Chez d’autres personnes, les troubles cognitifs légers peuvent être contrés par un entraînement ciblé de la mémoire ou par un appareil auditif adapté. « Au cours des deux dernières années, avec l’aide du pdp nous avons pu identifier et réduire les facteurs de risque pouvant amener à une démence pour plus de 180 personnes », explique pdp, Professeur de Neuroscience et coordinateur du Rejko Krüger.

Ce succès est dû à la coopération étroite avec les médecins traitants et les prestataires de services de santé au Luxembourg. L’équipe du pdp envoie un rapport aux médecins traitants sur la nature et l’étendue des risques de démence des patients. Ensuite, les médecins sont activement impliqués dans le programme en suivant de près la thérapie des patients pour contrôler par exemple le diabète ou l’hypertension artérielle. « C’est uniquement grâce à cette approche coopérative que nous sommes capables d’élaborer un programme de prévention personnalisé et efficace pour chaque personne concernée », explique Prof. Krüger. Les prestataires de services de santé du pdp, qui proposent des cours et des activités physiques et sociales par le biais d’un système de bons, jouent également un rôle clé. « Ils sont en contact permanent avec les personnes atteintes de troubles cognitifs légers », ajoute le Prof. Krüger, « Leur travail avec les patients est la base du succès du pdp ».

pdpLe passe au numérique

Afin de soutenir encore plus de personnes dans la lutte contre la démence, au cours de la nouvelle phase de financement du programme, l’équipe du pdp et son réseau de partenaires seront élargis. « Nous voulons que le plus grand nombre de personnes au Luxembourg bénéficient du pdp », déclare la Ministre de la Santé Lenert. C’est pourquoi il existe désormais des points de contact du pdp non seulement à Luxembourg ville, mais aussi à Ettelbrück et à Esch / Belval. En outre, le pdp souhaite développer des offres digitales dans le cadre du programme. Celles-ci sont très importantes, surtout dans les circonstances actuelles liées à la pandémie COVID-19. Les visites physiques dans les sites du pdp se font toujours dans le respect des normes d’hygiène les plus strictes, toutefois, « avec cette offre digitale, nous pouvons atteindre encore plus de personnes, en particulier celles qui hésitent à participer ou doivent rester chez elles », déclare le Prof. Krüger.

Les initiateurs du pdpqui ont développé le programme sur la base d’un concept de prévention personnalisé, vont accompagner celui-ci d’un nouveau projet de recherche au Luxembourg : « Nous voulons étudier comment l’environnement social, les facteurs socio-économiques, l’alimentation et la composition de la flore intestinale influencent les facteurs de risque », explique le professeur Krüger : « Nous voulons ainsi identifier d’autres facteurs de risque pouvant amener à la démence, que nous pourrons ensuite traiter et réduire de manière personnalisée dans le cadre du ,  ». L’objectif est non seulement d’atteindre un plus grand nombre de personnes, mais aussi d’améliorer continuellement la qualité du traitement.pdp

 

1 Livingston, G., Huntley, J., Sommerlad, A., Ames, D., Ballard, C., & Banerjee, S. et al. (2020). Dementia prevention, intervention, and care: 2020 report of the Lancet Commission. The Lancet, 396: 10248, 413-446. doi: 10.1016 / s0140-6736 (20) 30367-6

Le pdp est membre du , qui met en réseau tous les programmes de prévention de la démence au niveau mondial.FINGER-Consortium

Communiqué par le Ministère de la Santé et l’Université du Luxembourg

Image: ©Ministère de la Santé