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Mieux comprendre le développement et la progression du cancer du côlon

  • Faculté des Sciences, des Technologies et de Médecine (FSTM)
    Université / Administration centrale et Rectorat
    11 septembre 2018
  • Catégorie
    Recherche, Université
  • Thème
    Sciences de la vie & médecine

Des chercheurs de l’Université du Luxembourg ont découvert un mécanisme moléculaire responsable de la propagation des cellules cancéreuses dans l’organisme et du développement de métastases chez les patients atteints d’un cancer du côlon. Leurs découvertes pourraient aider à mettre au point des traitements permettant d’inhiber la croissance tumorale.

Le cancer colorectal (CRC) est l’un des types de cancer les plus répandus au monde, avec environ 1,3 million de nouveaux cas et près de 700 000 décès par an. Dans leur grande majorité, les décès liés au CRC peuvent être attribués à la propagation métastatique de la maladie. Par conséquent, il est de la plus haute importance clinique de comprendre les mécanismes biologiques qui sous-tendent la progression du cancer et l’initiation des métastases.

Une première étape vers le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques

Les scientifiques du groupe Molecular Disease Mechanisms (MDM) de l’Université du Luxembourg ont comparé des cellules cancéreuses dérivées de tumeurs primaires, c’est-à-dire initiales, à des cellules métastatiques provenant du même patient. Les chercheurs ont découvert qu’un groupe de petites molécules, à savoir la grappe miR-371~373, est responsable de la régulation des métastases du cancer du côlon. Dans une approche interdisciplinaire, combinant des analyses expérimentales et informatiques, l’équipe de recherche a observé que la grappe miR-371~373 est désactivée chez une population spécifique de cellules cancéreuses très agressives et à croissance rapide. Après avoir réactivé la grappe dans une série complexe d’expériences, la croissance des cellules métastatiques a considérablement ralenti. « Le cancer est une maladie vraiment complexe. Bien que nos résultats ne soient qu’une pièce du puzzle, ils contribuent clairement à une meilleure compréhension de l’initiation tumorale et des métastases et pourraient constituer une première étape importante vers le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques », a déclaré le Dr Pit Ullmann, auteur principal de l’étude qui a été publiée dans la prestigieuse revue « Cancer Research ».

En association avec des collaborateurs nationaux et internationaux de l’hôpital universitaire d’Aix-la-Chapelle RWTH, de l’Integrated BioBank of Luxembourg (IBBL), du Centre d’Investigation et d’Épidémiologie Clinique (CIEC), du Laboratoire National de Santé (LNS) et de plusieurs hôpitaux du pays, notamment le Centre Hospitalier Emile Mayrisch (CHEM), les chercheurs ont pu valider leurs résultats auprès d’un échantillon de patients provenant d’une importante collection luxembourgeoise de cancer du côlon. « Ce type d’étude n’est possible que si plusieurs groupes ayant des compétences différentes travaillent ensemble. Nos partenaires ont joué un rôle très important tout au long du projet afin d’évaluer la pertinence clinique de nos résultats chez les patients atteints de cancer colorectal », a commenté la Dr Elisabeth Letellier, chercheuse principale de cette étude.

Cette étude importante a été soutenue par le Fonds National de la Recherche (FNR) et la Fondation Cancer. « La recherche compétitive sur le cancer repose en grande partie sur des techniques de pointe et sur la disponibilité d’échantillons de patients de haute qualité. L’effort concerté des différents groupes, l’approche interdisciplinaire et surtout le soutien financier du FNR, de la Fondation Cancer et d’autres institutions de financement se sont avérés cruciaux pour la réussite de ce projet », a déclaré le professeur Serge Haan, directeur du groupe MDM.