Un des plus grands médiévistes français, le professeur Michel Parisse, vient de s’éteindre le 5 avril dernier à l’âge de quatre-vingt-trois ans, vaincu par le Covid-19. Le professeur Parisse était chargé de cours au Centre Universitaire de Luxembourg (prédécesseur de l’Université du Luxembourg) de 1976 à 1985.
Issu d’un milieu modeste en Lorraine rurale, agrégé en 1959, il entra en 1965 comme assistant à l’université de Nancy II où il soutint sa thèse de doctorat d’État en 1975. Professeur à Nancy, Directeur de la Mission historique française à Göttingen en 1985, il termina les neuf dernières années de sa brillante carrière à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses terrains de chasse étaient nombreux, centrés autour de trois thèmes : l’histoire de la Lorraine et de la Lotharingie, l’histoire de l’Église et l’édition de sources – déjà dans ses balbutiements digitaux à son époque. Il laisse une œuvre considérable : de par sa quantité, publiant dans de petites revues locales aussi bien que des synthèses dans les plus grandes collections, mais aussi par sa qualité, son esprit novateur et sa dimension internationale, couvrant la France et l’Empire.
Enseignant captivant, chercheur hors pair, bon administrateur de nombreux projets et instituts et toujours soucieux de transmettre ses connaissances à un vaste public, Michel Parisse couvrait déjà en son temps les quatre grands domaines d’activités de l’enseignant-chercheur de nos temps. Comme tout grand érudit, il s’y consacrait en toute modestie : toujours abordable, généreux pour ses étudiants débutants et ses doctorants, volontaire dans l’organisation, engagé mais fair-play dans le débat.
De toutes ces qualités, le Luxembourg a su abondamment profiter. Chargé de cours au Centre Universitaire de 1976 à 1985, il a formé, comme Gilbert Trausch, de nombreux étudiants, à l’histoire en général et surtout à la rigueur méthodique. Fondateur ensemble avec Paul Margue des Journées Lotharingiennes, un cycle de conférences internationales désormais de renommée internationale, membre honoraire de la Section Historique de l’Institut Grand-Ducal de Luxembourg et soutien précieux aux travaux du Centre luxembourgeois de documentation et d’études médiévales (CLUDEM), son legs envers la recherche médiévale en particulier et le paysage académique au Luxembourg en général est immense.
écrit par :
Michel Margue
Institut d’Histoire
FHSE – DHUM