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Le cinéma luxembourgeois à Cannes : Interview du Dr. GianMaria TORE

  • Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE)
    Université / Administration centrale et Rectorat
    19 juillet 2021
  • Catégorie
    Université

Après une édition 2020 annulée en raison de la crise sanitaire, le Festival de Cannes a fait son grand retour dans l’actualité internationale du cinéma. Plusieurs coproductions luxembourgeoises étaient à l’affiche de cette 74e édition ; en sélection officielle, les films Les Intranquilles et Le sommet des Dieux et en sélection hors compétition Where is Anne Frank ; à noter également la présence sur le tapis rouge de l’actrice luxembourgeoise Vicky Krieps, dans le casting de 3 long-métrages sélectionnés.,

GianMaria TORE, docteur en sémiotique du cinéma, professeur assistant à la Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales​ de l’Université du Luxembourg nous a accordé une interview sur l’évolution du secteur du cinéma au Luxembourg. 

Quelles sont de votre point de vue les composantes du développement récent de l’industrie locale du cinéma ?

Il existe des institutions importantes qui contribuent au développement du cinéma luxembourgeois, tel que le Film Fund, qui dépend directement du ministère en charge de l’audiovisuel et qui, avec la Luxembourg Film Akademie (l’association des professionnels) soutient les productions locales et organise le Filmpräis, qui récompense les meilleures productions luxembourgeoises (nos « Césars » au niveau national) et il y a également le LUXFILMFEST, en quelque sorte le festival officiel du pays, créé il y a quelques années et qui tient une place centrale dans ce secteur.

La réussite du cinéma luxembourgeois au Festival de Cannes cette année est assurément le résultat d’une implication de diverses parties prenantes. Il convient de souligner également une autre grande réussite cette année, celle de l’Ours d’or du Meilleur film du Festival de Berlin remportée par une coproduction luxembourgeoise. Et également le succès de séries sur Netflix produites au Luxembourg comme Bad Banks ou Capitani… Donc, oui, le secteur a de quoi être fier.

Depuis quelques années, je constate une meilleure reconnaissance et un appui important à ce secteur qui compte environ 750 personnes, toutes professions confondues. Pour un pays d’environ 600 000 habitants, c’est plus que respectable. Ce sont des productions très diversifiées, qui incluent des séries, des films d’animation, de courts-métrages intéressants comme des grandes productions d’auteur internationales. Il y a des créations de jeunes réalisateurs luxembourgeois comme des co-productions d’auteurs d’autres pays. Ces productions s’inscrivent dans le cadre de projets européens, de coproductions avec la France et la Belgique, ou avec d’autres pays à l’échelle internationale.

Avec le lancement du Bachelor en dessin d’animation créé en partenariat avec le BTS du Lycée des Arts et Métiers (LAM), (où j’enseigne également), l’université s’inscrit dans une dynamique de développement des formations qui contribuent à la professionnalisation du 7e art.

Crédit photo : ©iStock