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Une étude transfrontalière sur la maladie de Parkinson récompensée

  • Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB)
    Université / Administration centrale et Rectorat
    15 janvier 2019
  • Catégorie
    Recherche, Université
  • Thème
    Sciences de la vie & médecine

Une équipe de recherche germano-luxembourgeoise du Luxembourg Center for Systems Biomedicine (LCSB) de l’Université du Luxembourg et de l’Université de la Sarre vient de recevoir le deuxième prix de la compétition « Les réseaux d’excellence de la Grande Région ». Le jury du Prix interrégional de la recherche récompense ainsi un projet utilisant des biomarqueurs pour ouvrir la voie vers un diagnostic précoce de la maladie de Parkinson.

Un prix interrégional de la recherche

Le prix est accompagné d’un dotation de 10.000 euros donnée par SaarLB. « Nous sommes très heureux de cette reconnaissance » affirme le professeur Rejko Krüger, responsable du groupe Clinical & Experimental Neuroscience au LCSB et l’un des bénéficiaires du prix. «  D’une part, cela soutient nos travaux de façon concrète. D’autre part, ce prix est une belle façon de montrer aux habitants de la Grande Région qu’en franchissant les frontières, nous pouvons faire de réelles avancées médicales pour les patients. »

Le Prix interrégional de la recherche a été créé en 2003 dans le but de promouvoir la coopération scientifique entre la Sarre, la Lorraine, la Rhénanie-Palatinat, la Wallonie et les communautés francophones et germanophones de Belgique. Il vise également à renforcer la visibilité des travaux de recherche menés dans cet espace transfrontalier. Le prix est remis tous les deux ans à l’occasion d’une réunion interministérielle de la Grande Région.

Alliance de l’étude clinique et de la bio-informatique

Le projet de recherche récompensé allie des expertises scientifiques dans différentes discipines, issues des deux côtés de la frontière, qui mises ensemble peuvent faire progresser la médecine. L’équipe dirigée par Rejko Krüger coordonne l’Étude luxembourgeoise sur la maladie de Parkinson (NCER-PD), en collaboration avec le Luxembourg Institute of Health (LIH), le Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL), la biobanque du Luxembourg (IBBL), et la Laboratoire National de Santé (LNS). Cette étude permet de suivre sur le long terme des patients et des volontaires non-atteints par la maladie, et collecter des échantillons et de nombreuses données. L’objectif est d’améliorer les traitements et de savoir comment diagnostiquer plus tôt la maladie de Parkinson.

Le partenaire du côté sarrois est l’excellente équipe du professeur Andreas Keller. Il dirige le groupe de travail « Informatique clinique » de la faculté de médecine de l’Université de la Sarre et cherche à utiliser des molécules présentes dans le sang – on parle de biomarqueurs – pour diagnostiquer certaines maladies le plus tôt possible. « Les micro-ARN se prêtent particulièrement bien à cet exercice » explique Andreas Keller. « Il s’agit de courtes sections de molécules spécifiques qui jouent un rôle important dans le contrôle des gènes. »

Utilisation des bio-marqueurs pour un diagnostic précoce

La proportion de différents micro-ARN dans le sang dépend de l’état de santé d’une personne. Et justement, les chercheurs du LCSB connaissent bien l’état de santé des participants à l’étude sur la maladie de Parkinson. « Nous prélevons régulièrement des échantillons de sang dans ce cadre et leur contenu en micro-ARN peut être analysé, » détaille Rejko Krüger. « Mais jusqu’à présent, il n’existe pas de biomarqueur qui puisse nous donner des informations sur le stade de la maladie. »

C’est là qu’intervient l’expertise du professeur Keller : « en tant que bioinformaticiens, nous avons développé des programmes informatiques dédiés à d’autres maladies, comme le cancer, avec lesquels nous pouvons identifier, parmi l’ensemble des micro-ARN présents, ceux qui vont indiquer de façon fiable l’apparition de la maladie. Et qui peuvent donc être pertinents pour le diagnostic. »

Cette approche a été adaptée pour la maladie de Parkinson dans le cadre de cette collaboration germano-luxembourgeoise, et les premiers résultats sont encourageants selon Andreas Keller : « Nous avons déjà identifié par ordinateur des micro-ARN prometteurs. Des calculs supplémentaires vont permettre de préciser l’éventail des molécules qui pourraient plus tard servir de biomarqueurs pour le diagnostic clinique. Les publications scientifiques présentant ces résultats sont imminentes. »

« Nous sommes très heureux que cette nouvelle approche interdisciplinaire visant au développement de biomarqueurs pour un diagnostic précoce de la maladie de Parkinson, dont nous venons de démontrer la faisabilité, soient récompensées par le Prix interrégional de la recherche, » conclut Rejko Krüger. « Nous allons continuer à travailler dur afin de s’assurer que nos travaux de recherche bénéficient aux patients le plus vite possible. »

© University of Luxembourg