Sciences humaines et sociales
- Des étudiants luxembourgeois racontent la Première Guerre mondiale sur Twitter
- L’inégalité sociale, un sujet de taille
Des étudiants luxembourgeois racontent la Première Guerre mondiale sur Twitter
« Digital Humanities » est l’un des piliers de la science de l’histoire moderne. Le projet @RealTime WW1 montre où une telle approche contemporaine peut mener. Le projet Twitter de l’Université du Luxembourg a reçu le 1er prix du Prix Charlemagne pour la jeunesse 2015.
La guerre comme un drame humain
@RealTime WW1 est un projet des étudiants du cours de Master en histoire européenne contemporaine. WW1 et@RealTime : ce qui semble à première vue être une contradiction est en réalité une approche créative de l’histoire. Depuis le début de l’année 2014, les étudiants racontent chaque jour, et en quelques lignes sur le compte Twitter, la vie au cours de la Première Guerre mondiale « non pas comme une histoire de gagnants et des perdants » mais comme une série d’histoires personnelles.
Quelque 10 000 lecteurs
Sur https://twitter.com/RealTimeWW1, les mères expriment par exemple leur angoisse pour leurs fils, des lettres d’amour sont rédigées dans un style web 2.0, les chants de Noël sont virtuellement chantés et les mêmes prières sont récitées dans différentes langues. Les historiens ont réparti le grand récit de la Première Guerre mondiale en petits récits personnels, ce qui la rend aujourd’hui compréhensible.@RealTime WW1, qui a entre-temps obtenu quelques 10 000 lecteurs, utilise une poignée de phrases chaque jour pour ouvrir non seulement un nouveau point de vue sur un drame historique mais aussi sur les priorités politiques et sociales d’aujourd’hui.
Plaidoyer pour une Europe pacifique
« En racontant les évènements d’il y a 100 ans à travers les yeux de soldats, d’infirmières, d’élèves, d’artistes, d’agriculteurs et de militants, nous espérions souligner l’absurdité de la guerre et en même temps faire un plaidoyer pour la défense de notre Europe moderne et paisible », explique l’initiateur de ce projet, le Professeur Benoît Majerus. « Nous sommes donc particulièrement fiers d’être récompensés du Prix Charlemagne pour la jeunesse ».
Le prix annuel récompense des projets réalisés par des jeunes, promouvant la compréhension Européenne. Lire notre précédent article sur ce sujet : 2015 European Charlemagne Youth Prize for Luxembourg!
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L’inégalité sociale, un sujet de taille
avec Louis Chauvel et Conchita d’Ambrosio
L’inégalité sociale n’est pas nécessairement un sujet de recherche que l’on pourrait supposer au Luxembourg. Pourtant, c’est cette disparité entre pauvre et riche que veulent approfondir plus en détail les professeurs Louis Chauvel et Conchita d’Ambrosio au sein de l’Université de Luxembourg. Une « tradition académique » au Luxembourg, comme le grand-duché possède depuis 25 ans la Luxembourg Income Study (LIS).
Le (LIS) est une base de donnée, qui reprend la situation fiscale, les dépenses et les revenus de ménages provenant de 40 pays. Ce sont ces données que les deux chercheurs utilisent dans le cadre du programme PEARL du Fonds National de la Recherche – et selon un principe de recherche luxembourgeoise, l’interdisciplinarité : Le français Chauvel est un sociologue de renommée mondiale, l’italienne D’Ambrosio une économiste non moins réputée. Et tous deux disposent d’un réseau mondial qui est également interdisciplinaire.
Malgré le caractère international de leur projet et la base de données, Chauvel et d’Ambrosio attachent aussi de l’importance à la pertinence locale de leur travail : « Les inégalités se sont redéfinies. Ainsi, aujourd’hui, la classe moyenne devient de plus en plus petite, et les gens riches sont moins nombreux », explique Louis Chauvel. Ce constat est visible dans toute l’Europe – et au-delà –, ne fait s’arrête pas aux frontières du Luxembourg, ou la nouvelle génération devra apprendre à vivre avec moins que la précédente. Un signal alarmant est la montée du chômage des jeunes au Luxembourg.
L’avenir à l’épreuve
Cela montre, selon Chauvel, que le Luxembourg est un pays Européen comme les autres. Le chômage des jeunes ressemble à celui de la France ; la croissance économique, quant à elle, est comparable à celle de l’Allemagne. Tout cela démontre les disparités constantes de la société et des générations. Une tendance fatale avec des conséquences à long terme pour ceux qui sont touchés. “La pauvreté commence mal et reste mauvaise. Elle rend malheureux”, affirme Conchita D’Ambrosio. C’est donc la raison pour laquelle elle met à l’épreuve, en collaboration avec Chauvel, l’avenir de la société.
Pour en savoir plus, consulter irsei.uni.lu.