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Une Petite Maison pour de grandes réflexions

  • Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE)
    Université / Administration centrale et Rectorat
    19 septembre 2022
  • Catégorie
    Recherche, Université

Ce vendredi 16 septembre la Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales​ de l’Université du Luxembourg inaugurait le projet architectural collaboratif « Petite Maison ». Conçue et réalisée dans le cadre de l’évènement Esch2022, sous la direction de l’architecte et professeure invitée Carole Schmit, en collaboration avec Dragos Ghioca architecte chargé de recherche au Master en Architecture (FHSE), et le Prof. Christoph Odenbreit (FSTM), Professor in Steel and Composite Structures – ArcelorMittal Chair of Steel Construction, avec le soutien de frEsch.asbl et du LIST, Petite Maison est coproduite grâce à l’apport en nature d’un grand nombre de partenaires professionnels du Luxembourg et de la Grande Région.

Ce n’est pas une maison comme les autres. On ne peut pas dire d’elle qu’elle est sortie de terre. Le sol n’a pas été creusé, ses fondations ne sont pas figées. Si les constructions sont habituellement étudiées et construites pour être immuables, ici c’est tout l’inverse.

Petite Maison a été imaginée à partir d’une idée précise : pouvoir être déconstruite.

« Il est urgent d’introduire et de penser à la circularité dans la construction », explique Carole Schmit, architecte à la direction du projet et professeur invitée du Master en Architecture. « La pression immobilière, la raréfaction des ressources, la détresse environnementale à l’échelle planétaire, sont autant de réalités qui nous obligent à repenser nos modes de construction, notamment pour les habitations », ajoute-t-elle. C’est de ce constat qu’est né le projet de Petite Maison.

La collaboration pour fondation

L’équipe autour du projet a imaginé une maison qui pourrait être entièrement démontée sans que les matériaux soient traités comme des déchets qui nuisent à l’environnement. Au contraire il est prévu que les matériaux soient soit revendus, soit réutilisés dans d’autres projets. « Ce type de construction, nous demande de repenser la conception d’une habitation. Ce n’est qu’en réunissant architectes, chercheurs, étudiants, fournisseurs, bureaux d’études, entrepreneurs et organisations publiques et privées que cela devient possible », précise Carole Schmit. Elle ajoute « l’un des buts de Petite Maison est précisément de réfléchir comment les différents acteurs du secteur peuvent évoluer et collaborer pour devenir des acteurs de la transition. Il est plus facile de s’adapter quand on est un moteur du changement que lorsqu’on le subit ».

Petite Maison pose donc de grandes questions. L’équipe du projet s’est confrontée à plusieurs problématiques, à l’occasion d’une réflexion à propos de la revente des composants. « Si certains matériaux peuvent se vendre rapidement, d’autres risquent de nécessiter plus de temps avant de trouver preneur. La question de leur stockage est alors apparue et implique des besoins d’infrastructures indispensables au développement de la construction circulaire », indique Dragos Ghioca , architecte chargé de recherche au sein du Master en Architecture.

Les problématiques soulevées par le projet ne concernent pas uniquement les décideurs politiques et les acteurs de la construction. Petite Maison nous interroge tous et nous invite à repenser notre manière d’habiter. « Les codes esthétiques actuels ne sont pas compatibles avec la construction circulaire. La construction circulaire relève plus de ce que l’on peut observer dans les constructions industrielles ou alors carrément anciennes, voire rurales.  C’est donc aussi une opportunité pour découvrir la beauté des matériaux bruts ou de techniques actuellement réservées notamment au milieu industriel» souligne la directrice du projet.

Face à l’imposante Maison du Savoir, la Petite Maison de 100m² nous ouvre ses portes à tous et nous interroge sur l’avenir de l’immobilier, de la construction et sur nos responsabilités. Lieu d’échange, de discussion et de restauration, elle est ouverte au public jusqu’à la fin du mois de novembre, avant sa déconstruction en cours de planification. Peut-être que lors de votre visite vous découvrirez dans ces murs un élément qui se retrouvera un jour dans votre propre habitation.

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