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Un nouvel indicateur du taux de survie après un arrêt cardiaque

  • Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE)
    Université / Administration centrale et Rectorat
    15 mai 2018
  • Catégorie
    Recherche, Université

Des recherches menées par l’Université du Luxembourg, les Services de Secours nationaux, le Centre Hospitalier de Luxembourg et le Luxembourg Institute of Health ont démontré que la communication entre le cerveau et le corps est un indicateur pour prévoir la survie d’un patient après un arrêt cardiaque.

Alors qu’il est connu que l’interaction continue entre le cœur et le cerveau garantit les mécanismes quotidiens, cette étude est la première à apporter des données empiriques sur l’utilisation de cette interaction pour prévoir le pronostic des patients.

Les arrêts cardiaques se caractérisent par un taux de mortalité élevé. Même si la circulation spontanée est restaurée avec succès, seulement 50 % des patients survivent. Les causes de décès les plus fréquentes après un arrêt cardiaque sont la lésion cérébrale et les dommages irréversibles au cœur. « Le taux de mortalité élevé des personnes ayant subi un arrêt cardiaque démontre que des indicateurs de survie fiables sont indispensables afin de poursuivre les recherches et de soutenir le personnel médical dans le suivi du patient », explique le Dr André Schulz, psychologue à l’Université du Luxembourg.

Saisir la communication entre cœur et cerveau

Le cerveau et le cœur communiquent entre eux de façon continue. Des informations ascendantes du cœur aident à réguler l’activité du système cardiovasculaire dans les différentes exigences de la vie quotidienne. Si cette communication est interrompue, la régulation du système cardiovasculaire est dysfonctionnelle et peut entraîner une maladie cardiovasculaire comme une hypertension ou une dysfonction myocardique.

Ces informations neuronales ascendantes du cœur sont représentées dans le cerveau. Cette représentation est reflétée par les potentiels cardiaques évoqués (heartbeat-evoked potentials, HEP). Si la communication entre le cœur et le cerveau est interrompue, ces potentiels sont considérablement plus faibles.

« L’évaluation de la transmission nerveuse entre le cœur et le cerveau peut difficilement être réalisée sur des êtres humains vivants, car elle est très invasive », explique André Schulz. « Nous avons utilisé cet indicateur, qui est facile à observer et non invasif, car même dans un état inconscient, les patients traitent les informations. »

Résultats de recherche

Pour l’étude, les HEP ont été évalués sur 55 patients ayant subi un arrêt cardiaque dans les 24 heures précédentes et sous sédatif, afin d’évaluer la relation entre leur amplitude et la survie du patient après six mois. Les patients ayant survécu les six premiers mois après l’arrêt cardiaque avaient un HEP beaucoup plus fort immédiatement après que leur fonction circulatoire était restaurée que les patients décédés dans les six mois suivant l’arrêt cardiaque. Cette découverte illustre qu’une communication adéquate entre le cerveau et le cœur (c’est-à-dire l’interception cardiaque) est nécessaire pour préserver la santé cardiovasculaire.

Dans un avenir proche, les potentiels évoqués du rythme cardiaque pourront servir d’indicateur de prédiction du taux de survie après un arrêt cardiaque.

Les chercheurs André Schulz, Angelika Dierolf, Claus Vögele (Université du Luxembourg), Pascal Stammet (Services de Secours nationaux), Stefan Beyenburg, Christophe Werer (Centre Hospitalier de Luxembourg) et Yvan Devaux (Institut de Santé du Luxembourg) prévoient de poursuivre cet axe de recherche.

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Cette étude a récemment été publiée dans la prestigieuse revue Resuscitation.

Cette publication est disponible sur ORBilu: Late heartbeat-evoked potentials are associated with survival after cardiac arrest